Par Henri Temple, avocat, universitaire, auteur de « Réalités et nécessité de la nation au XXIème siècle (essai à paraître)
L’identité d’un groupe humain, c’est la dominante majoritaire, le « caractère permanent et fondamental » qui le constitue (v. Larousse). L’identité sociale, c’est, pour un individu, « la conviction d’appartenir à un groupe social, reposant sur le sentiment d’une communauté géographique, linguistique, culturelle, et entraînant certains comportements spécifiques » (Larousse).
Lorsque l’individu n’a pas (plus) cette conviction, la société devient anomique, inefficace, triste et stressante. En effet, l’identité sociale est une grande part de notre identité personnelle. Nier le « nous » serait nier le « soi ». Si l’individu a la conviction de ne pas (plus) appartenir au groupe social national, il y a alors repli communautariste et donc risque de déstructuration de la société, voire d’affrontements.
L’identité sociale (et donc l’identité nationale), est un facteur irremplaçable de sécurité, de solidarité, d’intégration, et tout simplement de bonheur.
L’identité nationale non seulement existe mais encore est essentielle, au sens exact du terme, car une nation n’existe que par son identité. L’identité d’une nation, c’est ce qui lui permet de se distinguer parmi les peuples, à ses yeux et à ceux des autres nations.
La nation se rassemble au sein de cette identité par un affect majoritaire partagé et un consensus rationnel, afin de choisir démocratiquement les valeurs communes, l’intérêt général et le patrimoine historique collectif à défendre ensemble. Et c’est, aussi, la fusion nationale qui nous fait partager les joies, les épreuves, les nécessités communes,et encore les défis et les angoisses de l’avenir ;l’identité nationale,seule,peut rassembler, pour un projet commun,et même,dans notre inconscient collectif, pour cultiver un idéal ,des rêves pour l’humanité ...
La nation est, pour chaque peuple, le fondement de son indépendance et de ses libertés (argument art.3 Déclaration droits de l’homme ,1789). La nation a, seule, le droit de disposer d’elle même (art.1° Pacte des Nations Unies sur les droits civils et civiques).
S’il y a nation, elle a forcément une identité ; en refusant le débat sur l’identité nationale, est-ce la nation que l’on veut nier ?
Il est donc particulièrement anti-sociologique, anti-social, anti-scientifique et anti-démocratique de contester un débat sur l’identité nationale de quelque nation que ce soit.
Faudrait-il que seule la France n’ait pas d’identité ?